Mauron (56)
Sentier Pierrot Pompéi
Sentier géologique à Mauron, Morbihan
Le sentier géologique de Mauron a été tracé par la ville de Mauron à proximité d’un étang communal et du départ de la voie verte Mauron-Questembert. Jalonné de blocs en provenance des carrières aujourd’hui exploitées par l’entreprise Pompéi de Concoret, il rend hommage à un entrepreneur, Pierre (Pierrot) Pompéi, qui a ouvert de nombreuses carrières en Brocéliande comme celle de la Marette à Saint-Malon-sur-Mel (35). La science n’est pas oubliée puisque l’histoire géologique de la région est retracée à l’entrée du site et que chaque roche trouve sa place dans cette histoire.
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Accès (fig.1)
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Fig.1 - Schéma d'accès au site.
À partir de la route Ploërmel-Saint-Méen-le-Grand prendre la sortie Mauron-centre.
À l’entrée de la Ville, franchir le Doueff et juste après le pont prendre à gauche la rue du Plan d’eau qui, quelques centaines de mètres plus loin, mène au parking de l’Etang de la Folie.
Le sentier se situe entre la route et la rivière. Pour bien le pratiquer revenir à pied près du lavoir à proximité du pont sur le Doueff et repartir vers le sud.
Ainsi, sur 300 mètres de long, les roches issues de diverses localités vous seront révélées en 8 stations accompagnées de pupitres explicatifs.
Ce sentier a été finalisé au printemps 2012.
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Les différentes stations (fig.2)
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Fig.2 - Le sentier et les stations.
Station 1 – Grès rouge de Trékoët – Carrière de Trékoët (Muel, 35)
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Au sommet des schistes rouges apparaissent des niveaux plus grossiers, franchement gréseux, tels ceux de la carrière de Trékoët, qui annoncent le passage aux Grès armoricains, formation géologique qui les surmonte. Même si le débit en feuillets n’est pas très prononcé, leur couleur rouge à rose incite à les ranger parmi les schistes de Pont-Réan.
Certaines de ces couches sont parfois très riches en skolithes, tubes verticaux qui correspondent à des terriers de vers qui vivaient dans le sable, d’autres montrent diverses formes d’activité biologique comme des empreintes à deux lobes (Bilobites – Cruziana-) ou des traces de déplacement de terriers (Daedalus).
Âge : Ordovicien, autour de 465 millions.
Station 2 – Poudingue de Gourin – Sud de Mauron (Mauron, 56)
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Ce conglomérat à galets de quartz, parfois disposé en couches, forme des lentilles métriques à plurimétriques au sein des sédiments briovériens plus fins des bassins de Ploërmel, de Guer ou de Pipriac. Il est connu sous le nom de Poudingue de Gourin. A l’Ouest de Ploërmel, les rochers de la Ville-Bouquet surplombant l’Yvel en sont un remarquable exemple.
Les galets, à l’allure de « dragées », sont bien roulés. Constitués de quartz blanc, de quartz noir et de quelques galets de grès, ils dépassent rarement 5 centimètres. Ils peuvent être jointifs ou emballés par une matrice gréseuse ou argileuse.
La roche est souvent recristallisée et parcourue de veines siliceuses ce qui la fait souvent confondre avec le quartz filonien.
Le milieu de dépôt de ce conglomérat original demeure controversé mais il est considéré soit comme un témoin de systèmes fluviatiles (rivières), soit comme un remplissage de chenaux au sein de systèmes deltaïques profonds.
Âge : Briovérien (Protérozoïque supérieur à Cambrien), autour de 540 millions d’années.
Station 3 – Schiste briovérien – Carrière de la Planchette (Mauron, 56)
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Ce schiste, très présent à Mauron et plus largement dans les bassins de Ploërmel et de Rennes, correspond à un sédiment à grain fin dérivant de la compaction de vases déposées lors d’une première présence de la mer en Bretagne centrale, durant le Briovérien. Sa teinte verdâtre à beige par altération est caractéristique.
En dehors des structures de dépôt, cette roche possède souvent un débit en feuillets qui a pour nom schistosité, développé lorsque le sédiment a été comprimé dans une chaîne de montagnes, la chaîne hercynienne, édifiée au Carbonifère à la fin du Paléozoïque et dans laquelle il est devenu un schiste.
Âge : Briovérien (Protérozoïque supérieur à Cambrien), autour de 540 millions d’années
Station 4 – Poudingue de Montfort – Carrière de la Marette (Saint-Malon-sur-Mel, 35)
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Après l’histoire briovérienne, les quelques reliefs résiduels de la première chaîne de montagnes armoricaine délivrent des fragments qui reflètent la diversité des roches du socle. On les retrouve dans le Poudingue de Montfort, conglomérat présent de façon discontinue en Brocéliande à la base de la pile sédimentaire paléozoïque, constitué de blocs dont la taille va de quelques centimètres à quelques décimètres, généralement anguleux, plus rarement ovoïdes, emballés par une matrice gréseuse de couleur rougeâtre à violacée. Dans la région de Montfort-sur-Meu ce sont des éléments de quartz blanc qui en sont la marque. Leur facture indique un transport sur de courtes distances dans des cônes alluviaux ou dans des rivières torrentielles.
Des veines de quartz blanc parcourent parfois la roche.
Âge : Ordovicien, autour de 470 millions d’années.
Station 5 – Cornéenne alumineuse – carrière de la Ville-Renaud (Saint-Pern, 35)
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Dans le Nord du département d’Ille-et-Vilaine, des sédiments marins argileux et argilo-sableux riches en alumine, entraînés dans lune chaîne de montagnes (la chaine cadomienne) au passage du Protérozoïque au Paléozoïque, ont été recoupés par une série de « bulles » granitiques dont la plus occidentale est le granite de Bécherel.
La chaleur issue du magma acide, en diffusant peu à peu dans ces sédiments environnants, en a modifié les caractéristiques. Sur quelques centaines de mètres autour du granite ils sont devenus des roches métamorphiques, très dures, à l’aspect de corne d’où leur appellation de cornéennes. Ces dernières, exploitées à Saint-Pern pour leurs qualités physiques, possèdent un grain fin. En surface, la couleur rouille témoigne de leur teneur en fer et autres minéraux sulfurés (pyrite, chalcopyrite…).
Âge : Briovérien supérieur, autour de 540 millions d’années.
Station 6 – Granite de Ménéac – carrière de l’Epine-Fort (Ménéac, 56)
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Le granite est une roche magmatique qui provient du lent refroidissement et de la cristallisation, au sein de la croûte terrestre, d’un magma riche en silice sous la forme d’une « bulle » appelée pluton. C’est l’érosion qui le fait apparaître aujourd’hui à la surface du sol.
Le granite de Ménéac en est une variété homogène, de couleur grise, entièrement cristallisée à la composition classique de quartz, feldspath et mica(s) (noir pour la biotite, blanc pour la muscovite) dont les cristaux millimétriques sont imbriqués et visibles à l’œil nu. Il appartient à un ensemble de plutons plus vaste qui comprend en outre le granite de Saint-Gouéno et les diorites de Saint-Jacut-du-Mené et Lanrelas mis en place à l’Ordovicien au sein du dôme métamorphique de Plouguenast dans des conditions encore discutées.
Âge : Ordovicien, autour de 460 millions d’années
Station 7 – Schiste rouge de Pont-Réan – carrière de la Troche (Paimpont, 35 et Tréhorenteuc, 56)
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Cette roche, connue sous le nom de Schiste de Pont-Réan mais aussi schiste pourpré ou encore schiste lie-de-vin, est un sédiment fin à plus ou moins grossier constitué à l’époque où la mer s’est installée pour la deuxième fois dans la région au début de l’ère primaire.
Ces vases et sables fins sont disposés en couches assez homogènes d’épaisseur décimétrique dans lesquelles peu de structures sédimentaires sont réellement identifiables.
Leur débit en feuillets plus ou moins frustes (schistosité) est apparu à la fin de l’ère primaire dans la chaîne hercynienne, vaste chaîne de montagnes qui parcourait l’Europe.
La couleur rouge dont l’origine est sans doute climatique est due à la présence d’oxydes de fer dans la matrice.
Les seules traces fossiles identifiées y sont des tubes allongés qui correspondent à des terriers de vers installés dans la vase sableuse.
Âge : Ordovicien, autour de 470 millions d’années.
Station 8 – Dolérite de Plussulien – Quelfénec-Kerjégu (Plussulien, 22)
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La dolérite est une roche magmatique pauvre en silice, intermédiaire entre le gabbro, roche grenue figée dans la croûte terrestre, et le basalte, roche volcanique de surface dont elle constitue les cheminées d’alimentation. De couleur verte à presque noire, elle est dense, massive, son grain étant souvent inférieur au millimètre.
En Bretagne occidentale cette roche affleure sous forme de filons ou de petits corps magmatiques mis en place au sein des roches sédimentaires paléozoïques, lors d’un épisode de fissuration au début de la formation de la chaîne hercynienne.
Dans la région de Plussulien, on en distingue plusieurs variétés dont certaines ont été exploitées par les hommes du Néolithique pour la réalisation de la majorité des haches polies de Bretagne.
Âge : Carbonifère, autour de 345 millions d’années.
Documents utiles
Feuille topographique Ign 1/25 000ème : 1018 Est – Saint-Méen-le-Grand
Voir Mr Pierre Pompéi dans la carrière de Trékoët :
https://www.youtube.com/watch?v=WAioWkd23kE
Jean Plaine
[Sentier parcouru le 25 avril 2016]
Complément nature
Suite à l’élaboration de ce sentier, l’offre naturaliste de la ville de Mauron a été complétée par la réalisation, sur 5 km, d’un « Chemin nature » qui répertorie la flore locale et d’origine plus lointaine. Le parcours, inauguré en septembre 2013, part du lavoir, suit le sentier géologique, contourne le plan d’eau de la Folie pour rejoindre le Pont, la Soper, le chemin du Coucou et revenir par la Voie verte.
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Aujourd’hui, 130 panonceaux ludiques sont mis en place et donnent différents renseignements (texte et photo) permettant d’identifier chaque espèce : classification, description, origine, mythologie, traditions populaires et vertus médicinales…
Cet itinéraire est déclaré « espace naturel du vivant » et bénéficie d’une tonte différée et tardive, pratique respectueuse de l’environnement et de la diversité.
Entre la Maison du Morbihan, le Plan d’eau et la Voie verte, Mauron possède ainsi avec le Verger de l’École buissonnière, le Sentier géologique et le Chemin nature un véritable poumon vert pédagogique, attrayant pour les habitants de Mauron et les touristes.
http://www.cc-mauron-broceliande.com/sitecc/sentier-nature-130-bornes-dinformations-botaniques/
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