Bécon-les-Granits (49)
Bécon-les-Granits, Maine-et-Loire
Le sentier du Granit
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Rien que le nom de la commune suffit à rappeler l’industrie granitière qui en a assuré la renommée au début du 20ème siècle avec son fameux « bleu impérial » qui couvre de nombreux monuments en France.
Il était donc justifié que sa mémoire soit évoquée d’une part dans un musée, d’autre part sur un sentier de découverte.
Créé en 1993, ce fut le premier sentier à thème en Anjou. Il permet de découvrir les anciennes carrières d'extraction du célèbre granite de Bécon-les-Granits (Bisâtre, Belle Roche, Roche Bleue, Yvon, et Gillard), mais également l'ancienne gare de chemin de fer du Petit Anjou, ainsi que quelques demeures remarquables comme le Château de Bois-Guignot et la Grand' Maison.
Documents utiles
Feuille topographique Ign à 1/25 000ème : 1422 Est Chalonnes-sur-Loire
Feuille géologique BRGM à 1/50 000ème : Chalonnes-sur-Loire (n°453)
Longueur du sentier : 6 kilomètres
Durée du parcours : environ 2 heures
Balisage : traits verts
Descriptif du parcours (fig.1)
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Fig.1 - Le parcours et les différents arrêts
Départ : Musée du Granit, 22 rue de Candé.
S’engager sur la D 963 (rue de Candé) vers l’Ouest en direction du Louroux-Bottereau sur une cinquantaine de mètres pour, au niveau du n°61, partir à gauche entre deux maisons en direction des terrains de sport.
Passer entre les terrains de football (à gauche) et les courts de tennis (à droite).
Les aménagements paysagers de cette zone dédiée à l’activité physique font une large utilisation de dalles de schistes bleus ordoviciens, sans doute tirées du site ardoisier proche de La Pouëze. Fichées verticalement elles font ainsi office de bordures.
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Franchir le ruisseau du Tremblay pour pénétrer dans les allées de l’arborétum en progressant vers l’Est. Franchir à nouveau le ruisseau pour rejoindre la rue des carrières sans oublier de remarquer sur la gauche un mur en blocs de granite.
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Prendre en face l’avenue du Pont Gandon, laisser à droite l’impasse du Petit Anjou et aller jusqu’à la rue de Cholet que l’on traverse et sur laquelle on fait quelques mètres vers le sud pour rejoindre une petite ruelle qui part à gauche. Suivre jusqu’au panneau de l’ancienne gare implanté en bordure de l’avenue des Marronniers.
Arrêt n°1- La Gare.
Le bâtiment de la gare de Bécon se tenait à 30 mètres environ en arrière de ce panneau. Cette gare, station de la ligne Angers-Candé dite du Petit Anjou, fut mise en service en 1909. Un trafic mixte voyageurs-marchandises s’y développa jusqu’en 1935, année à laquelle la concurrence des autocars entraina l’arrêt du trafic voyageurs. La pénurie de carburant consécutive à la guerre 1939-1945, nécessita la reprise du trafic en 1940, avec des autorails, jusqu’en 1947, année de fermeture de la ligne Angers-Candé.
L’évacuation vers Angers du granite extrait des carrières de Bécon permit cependant, à cette seule fin, un maintien du trafic jusqu’en 1955.
La gare fut détruite en 1969.
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À proximité, est visible un petit bâtiment de caractère dans lequel le tuffeau domine, tandis que sur la pelouse est implanté un mobilier urbain en granite.
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Poursuivre tout droit, traverser le carrefour duquel part l’allée rectiligne menant au château du Bois-Guignot, et poursuivre jusqu’au bout sur l’avenue des Muguets.
Prendre à droite (av. des Roitelets) puis tout de suite à gauche l’avenue des Pinsons. Poursuivre à droite sur l’avenue des Mésanges puis enfin obliquer à droite au bout du parking pour rejoindre le Pont Besnard.
Arrêt n°2- Le Pont Besnard.
Ce pont, qui enjambe la Romme, a été construit à l’occasion de la réalisation de la ligne Angers Candé du Petit Anjou en 1909. Il est, avec le célèbre pont de Pruniers qui enjambe la Maine à Bouchemaine en aval de la ville d’Angers, le seul pont du populaire train départemental presque intégralement préservé.
Son tablier métallique est néanmoins aujourd’hui en très mauvais état.
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Franchir le petit pont de pierre proche pour prendre le chemin de terre qui part vers le Sud-Est.
Après environ 500 mètres apparaît le mur d’enceinte du château du Bois-Guignot (XIVème siècle) que l’on aperçoit furtivement sur la droite. Un peu plus loin, une ancienne entrée du domaine, aujourd’hui murée, est identifiable à ses piliers en tuffeau.
Poursuivre jusqu’à la prochaine intersection.
En cet endroit, remarquez, adossés à un arbre, des blocs de grès ladères éocènes vraisemblablement tirés des zones cultivées proches.
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Ne pas poursuivre vers Saint-Augustin-des-Bois mais partir à droite par le chemin de Brisâtre qui offre encore quelques vues sur le château.
Franchir à nouveau la Romme pour peu après trouver une ancienne carrière ennoyée dont l’accès est difficile et qui correspond à une ancienne exploitation de granite.
Arrêt n°3- La carrière de Brisâtre.
Deux petites carrières dont l’une est aujourd’hui comblée et l’autre ennoyée encore accessible, furent exploitées en cet endroit au début du 20ème siècle. Elles disposaient d’une forge ainsi que d’une grue en bois très caractéristique des grues utilisées à Bécon.
Ouvertes pour la taille de pierre et la fabrication de pavés, et après avoir atteint la profondeur de 15 mètres, elles fermèrent définitivement en 1910.
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Atteindre la D 961 que l’on traverse pour aller en face (rue de la Concorde).
Après quelques dizaines de mètres prendre à gauche le chemin herbu qui mène rapidement jusqu’à la carrière de Belle Roche dont on remarque quelques infrastructures et surtout les nombreux déblais d’exploitation qui la ceinturent.
Arrêt n°4- La carrière de Belle Roche.
Bien qu’elle soit, comme toutes autres, ennoyées, le haut de son front de taille est encore visible. Elle doit son appellation à la beauté du grain de son granite. Les trop nombreuses failles qui la parcouraient destinèrent cependant cette carrière à la confection, exclusive, de pavés dont à partir de 1926, le célèbre petit pavé "mosaïque".
Elle fut équipée en 1925 d’une grue métallique pivotante moderne, à flèche relevable, d’un fonctionnement particulièrement rapide.
Exploitée par Monsieur Glaine, elle connut une activité irrégulière et ferma définitivement en 1943. La profondeur maximale atteinte a été de 25 mètres.
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Remonter jusqu’à la rue de la Concorde pour déboucher face à la Grand’Maison dont le panneau explicatif a disparu.
Arrêt n°5- La Grand’Maison.
Cette belle demeure construite en 1545 sur l’ancienne route d’Angers à Rennes, abrita jusqu’au 17ème siècle, plusieurs générations de notaires. Transformée ensuite en auberge, elle accueillit les voyageurs les plus divers, dont le roi proscrit anglais Jacques II Stuart.
Cette ancienne ferme se compose d'une toiture à deux pentes et de deux pignons surmontés par de grosses cheminées en schiste ardoisier. De plus, elle possède une tourelle carrée en avant propos, de baies à meneaux aux fines moulures taillées dans le dur granite (typique du 16ème siècle).
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Filer à gauche jusqu’aux Coteaux et avant l’usine tourner à gauche et poursuivre le chemin jusqu’à la zone de stationnement au fond de laquelle apparaît le panneau de la carrière de la Roche Bleue.
Arrêt n°6- Carrière de Roche Bleue.
Elle doit son appellation à la teinte bleutée de son granite, le fameux « Bleu impérial ». Très ancienne, elle fut aussi la plus importante des carrières de Bécon.
L’après-guerre 1914-1918 assura son renom, avec la réalisation de nombreux monuments commémoratifs.
Les besoins de reconstruction consécutifs à la guerre 1939-45 lui donnèrent un nouvel élan : elle produisit à cet effet des milliers de tonnes de gravier, moellons et pavés mosaïques. Elle fut raccordée en 1947 à la ligne du Petit Anjou. Le populaire petit train put ainsi pénétrer sur son site afin d’y charger directement le granite. Son activité cessa en 1960 et sa profondeur est de 55 mètres.
Aujourd’hui, ce site privé, est devenu un centre de plongée unique de par sa profondeur (52 mètres) et par la clarté de son eau, ce qui en fait un lieu très apprécié et recherché des plongeurs. Le centre propose différentes activités telles que la plongée en scaphandre, les randonnées sous-marines, la biologie, la photographie etc. Depuis son ouverture en 1990, le site attire ainsi de nombreux pratiquants chaque année.
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Revenir sur le chemin, poursuivre, pour trouver quelques dizaines de mètres plus loin, sur la droite, un sentier tracé dans une zone privée autorisée et qui se promène entre les carrières.
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Sur la gauche apparaît rapidement, d’un part le panneau explicatif, d’autre part un belvédère de vision sur une carrière largement remplie d’eau.
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Arrêt n°7- Carrière Yvon.
L’exploitant de cette carrière, Monsieur Yvon, y construisit en 1903 une véritable usine, équipée de machines de tournage, de sciage et de polissage du granite, techniquement très en avance pour l’époque. Ce modernisme précoce fut paradoxalement à l’origine de la fermeture de la carrière en 1911.
Lors de sa réouverture en 1967, une descenderie spécialement construite, permit à des engins de manutention d’évacuer vers la surface les « moellons » (chutes de granite). La remontée des blocs, par contre, à partir d’une profondeur atteignant 20 mètre, continua à s’effectuer à l’aide d’une grue.
Les derniers blocs extraits des carrières de Bécon, le furent de la carrière Yvon, en 1972.
Le sentier serpente ensuite parmi les chutes et des éléments laissés là dont des plaques qui ne sont pas forcément d’origine locale (on y remarque du granite rose de Ploumanac’h !).
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Certains de ces blocs offrent une cassure fraiche sur laquelle il est possible d’observer les caractéristiques du granite.
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Un peu plus loin, sur la gauche, le panneau explicatif n’est plus présent mais un belvédère aménagé offre quelques perspectives sur une nouvelle carrière ennoyée.
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Arrêt n°8- Carrière Gourdon-Gillard.
La carrière Gourdon-Gillard était spécialisée dans la fabrication des monuments funéraires et le talent des tailleurs de pierre y permit la réalisation des plus beaux ouvrages. En 1968, une nouvelle organisation du travail du granite y permit le sciage à l'aide de fils "hélicoïdaux", de disques diamantés, le polissage automatique, ...
L’exploitation s’y arrêta en 1972, mais l’activité de transformation mécanique se prolongea jusqu’en 1992 avec des roches provenant d’autres régions et d’autres pays.
À la sortie de la zone d’exploitation (ancien transformateur) s’engager à gauche dans la rue Roche-Bleue. Passer devant la Promenade et peu après, descendre à droite sur le chemin herbu qui ramène à l’arborétum.
Ce chemin rectiligne correspond à l’emprise de la voie ferrée du Petit Anjou et les quelques blocs de maçonnerie encore visibles et sur lequel est placé le panneau explicatif (malheureusement peu accessible) laissent présumer du quai qui existait en bordure de la voie.
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Arrêt n°9- Le petit Quai.
Ce quai fut utilisé, à partir de 1935, afin de charger le granite dans les wagons du Petit Anjou ceci jusqu’au milieu des années cinquante.
Continuer jusqu’à l’arborétum et soit remonter vers le musée du granit par le tracé initial, soit rejoindre la rue des carrières pour remonter vers l’église de Bécon.
L’Eglise Saint-Pierre.
Elle a été construite entre 1863 et 1866. Elle est composée de tuffeau et de granite. Le corps principal est néo-gothique et a été construit entre 1863 et 1866. La neuf vouté d'ogives et les collatéraux, qui sont barrés par un transept, aboutissent à un chœur d'une travée donnant sur l'abside à cinq pans. La flèche ainsi que le clocher furent érigés à partir de 1878. La nef est soutenue par des colonnes de granite qui viennent de la ville. Les vitraux représentent Saint Jean-Baptiste, Saint Paul et Saint Pierre, à qui est dédié l'église. À l'intérieur, on peut admirer le bénitier en granite fait par les tailleurs de Bécon.
Un peu d’odonymie autour du granite
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Le musée du granit(e).
Inauguré le 28 septembre 1991, ouvert en 1992, ce musée retrace l'économie de la ville et explique les techniques d'extraction, de débitage, de taillage et de gravure de ce minerai. Il se compose de 6 salles d'exposition, dans un ancien moulin situé dans la ville. Des mannequins y restituent la finesse et la puissance du métier de carrier qui, avant de la marteler, regardaient et sentaient la pierre.
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La visite guidée permet de découvrir des techniques d'extraction anciennes et modernes, les techniques de fente, de taille, de sculpture, de gravure. A l'extérieur, on peut découvrir une exposition d'objet en granite, et des éléments du chantier de la carrière.
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Le musée est ouvert l'été de mi-juillet à mi-août et toute l'année sur réservation.
Musée du Granit
22 rue de Candé
http://museedugranit-becon.jimdo.com/le-musée/
À noter que pour sa communication la commune vient de se doter d’un nouveau logo, de couleur verte pour le côté rural et bleue pour le granite, qui comprend une silhouette de granitier à la chanteperce et deux lignes courbes qui symbolisent l’avenir, et que les giratoires situés sur le contournement nord de la ville sont équipés d’œuvres d’art conçues autour du travail du granite.
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Jean Plaine
[sentier pratiqué le 7 Août 2016]
Texte rédigé à partir des informations figurant sur les panneaux.